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Historique

Historique

Je suis Bertrand du Planchis, troubadour et vassal des Barons de Peyre qui, jadis, construisirent un château.
Trés vite ce château attira les populations alentours (comme il était coutume alors). Les Barons firent donc construire des murailles qui encerclèrent le village.
Dès lors, la citée fortifiée devient le Fort des Peyre (Peyrafort) ou Pierrefor
t.

La préhistoire
(... à - 2500 ans)

Des recherches archéologiques attestent que le secteur de la planèze à l'est et celui de Mur-de-Barrez au sud étaient habités. Il est donc difficile d'imaginer que le territoire de Pierrefort, situé entre les deux, soit resté inoccupé, d'autant que la communication entre ces trois territoires est aisée. 

La  période gauloise
(environ - 1200 à 476)

La toponymie de certains lieux du canton (Boussac, Paulhenc, Trénac) nous laisse penser qu'il y a eu une occupation gauloise dans le secteur.
En effet, la majorité des noms se terminant en ac signifie : "la villa de ...". Par exemple, Boussac était la villa de Boussus.
De plus, des fouilles archéologiques ont permis de découvrir que Cézens est probablement un ancien camp gaulois (lieu habité avec une double enceinte). A Malbo on trouve les ruines d'une ancienne bourgade gauloise.

L'empire Mérovigien
(481 à 743)

Depuis l'édit de Milan en 313, les chrétiens peuvent exercer leur culte en toute liberté. Dès lors, on voit apparaître de nombreuses manifestations artistiques de cette religion. Le lieu de culte le plus ancien sur le territoire est Boussac dont les sarcophages mérovingiens ont attiré ma curiosité.
En effet, à plusieurs reprises, des sarcophages mérovingiens ont été découverts dans ce petit village (en 1990 dans la grange de M. Salat, puis M. Loussert a également trouvé des sarcophages lors de travaux dans sa propriété. Une quarantaine d'années auparavant, l'abbé Boyer en avait lui aussi découvert).
La présence de ces sarcophages laisse supposer l'existence d'un culte chrétien à Boussac qui devait trés probablement faire partie d'une "villa" mérovingienne (domus ecclessiae ou église primitive).

Charlemagne et les Carolingiens
(751 à 936)

Sous Charlemagne, il est nécessaire de mettre un peu d'ordre dans l'immense empire qu'est la France. On institue donc des organes réguliers du pouvoir central appelés "comté".
Le canton de Pierrefort est rattaché au grand comté d'Auvergne. Ce grand comté est lui-même divisé en cinq comtés mineurs. Le canton de Pierrefort est situé sur le comté de Carlat à l'ouest et sur le comté de Tallende à l'est.
Les comtés sont eux aussi divisés en vicaires. Pour Pierrefort, à l'est la vicairie de la Planèze et à l'ouest, la vicairie de Barrès.

La Naissance de Pierrefort
(XII° - XIII° Siècle)

A l'origine, la terre de Pierrefort appartient à Astorg de Curiole et Bernard de Jurquet (tous deux sont de redoutables seigneurs). Mais en 1050, l'héritière des Jurquet épouse Astorg de Peyre.
La terre passe ainsi dans les mains des seigneurs de Peyre, originaire du Gévaudan.
C'est à ce moment là que nait Le Fort des Peyre, donc le village de Pierrefort.
La présence de la famille de Peyre sur les terres de Pierrefort est confirmée en 1177 par la donation de plusieurs droits sur le hameau de Fraissinet (près d'Oradour) au monastère de Bonneval par Guibert de Peyre.

C'est entre 1200 et 1250 que la famille de Pierrefort apparaît. C'est une branche de la famille de Peyre. Désormais, le prénom sera suivi de "Peyre de Pierrefort" puis uniquement de "Pierrefort". Guillaume de Peyre de Pierrefort est le premier à s'appeler ainsi. Il est cité en 1250.
Cela se passe en parallèle de la construction du château. Sa situation privilégiée sur un éperon basaltique et entouré de grosses murailles, le rend imprenable jusqu'au XVII° siècle.

A la même période, Marc de Peyre de Pierrefort demande le titre de premier baron d'Auvergne au Roi en récompense de sa participation à la guerre contre les Albigeois. Ce titre est convoité par les barons d'Apchon, grands rivaux des Peyre.
L'affiare n'est réglée que 150 ans plus tard (le 3 juillet 1369) et donne avantage aux Barons de Peyre. Ce titre leur procure plusieurs avantages financiers, terriens et juridiques ainsi qu'une reconnaissance de supériorité sur les autres baronnies.
(cet acte est mis en doute par les historiens, mais la noblesse de ce temps accepte le document et le prend pour véritable). 

Les Guerres 

La guerre de cent ans
(1337 - 1453)

Au XIV° siècle, Pierrefort est la ville principale d'une Baronnie et cela n'échappe pas aux Anglais (guerre de cent ans). En 1337, la frontière anglaise se trouve au Pont de Tréboul.
En 1360, Pierrefort est attaqué mais les murailles résistent un certain temps aux assauts britanniques.

Finalement, Pierrefort est occupé et incendié deux fois avant 1363 et une fois partiellement avant 1373. L'édifice le plus endommagé est l'église St Jean Baptiste construite à l'extérieur de l'enceinte.
Peu après, Pierrefort est choisi comme point de réunion avec les Anglais.
Mais la guerre n'est pas terminée ! De nombreuses bandes armées sont encore sur le territoire ! Et point de Jeanne d'Arc à Pierrefort !
C'est Bernard d'Armagnac (Comte de Padirac, Vicomte de Carlat et de Murat, et par mariage, comte de la Marche, de Castres et Duc de Nemours) qui "boute" les Anglais hors du territoire de Pierrefort en 1427. 

Les guerres de religion
(2nde moitié du XVI)

En 1562, la France est secouée par les guerres de religion.
Dans un rapport au Roi Henri IV, le président de Vernyes (Président du Parlement de Paris au XVI° siècle) décrit le château de Pierrefort comme incommode et ses chemins impraticables pour les canons. On ne peut pas y tenir un siège. Le Château de Pierrefort est donc choisi comme magasin d'approvisionnement pour les armées du Roi. 

Pierrefort du XVI° au XVII°, la fin de la baronnie

Au début du XVI° siècle, Bertrand de Pierrefort meurt sans postérité. Sa veuve donne la baronnie à René d'Hérail, son neveu. En échange, celui-ci prend le nom et les armes des Pierrefort. Cette coutume est très répandue. Lors d'un legs, l'héritier doit obligatoirement ajouter à son propre nom et à ses armes ceux du défunt. L'héritier devient également vassal des personnes (roi, seigneurs plus puissants, monastère...) dont le défunt était lui même vassal.
Dès lors, le château n'est plus habité et seul un gardien y est maintenu. Ce dernier habite la maison située près de l'actuelle mairie.

Après la destruction du château, Pierrefort sombre lentement dans le désintéressement de ses propriétaires. Cette tendance s'accélère en 1748 lorsque la dernière héritière des Pierrefort épouse le Marquis de Rivarol en Piémont.

La révolution Française

Pendant la révolution, l'église de Pierrefort sert de temple de la raison (temple où l'on célèbre la nouvelle religion et le culte de l'être suprême). Plusieurs croix sont également arrachées.
Malgré l'abandon du château par ses propriétaires et les destructions de la révolution, Pierrefort est encore décrit au XIX° siècle, comme "l'endroit le plus considérable du Cantal et le centre de cette contrée" (revue de la Haute-Auvergne, cahier de doléances Jean HANNEQUIN, 1996).

Le XIX° siècle

Au début du XIX° siècle, l'agriculture est très florissante à Pierrefort. Les produits du terroir s'exportent bien. L'avoine, le blé et le sarrasin constituent l'essentiel des cultures céréalières. La production de fromage, de nos si jolis burons, est exportée en Languedoc.
Enfin, l'élevage est composé de bovins et ovins qui font la réputation du secteur. En bovin, la vache Aubrac à la robe fauve est la race la plus caractéristique du secteur. A coté de nos belles Aubrac, il faut aussi mentionner les moutons Bizet dont les origines se trouvent entre le Cantal et la Haute-Loire. Cette race supporte des conditions de vie difficiles, l'humidité et le vent, la neige et le froid de nos montagnes. Ils se reconnaissent facilement par la peau noire de leur face séparée par une liste blanche.
En 1831, Antoine RICHARD crée une école d'agriculture dans la ferme Souillard (près de Pierrefort). On y élève des chèvres Angora, des lamas et des alpagas du Pérou pour leur laine.
Mais, au milieu du siècle, les mauvaises récoltes et les disettes qui s'en suivent provoquent un fort exode des habitants vers l'Espagne (où l'on se vend comme travailleur saisonnier) ou vers Paris (où l'on devient cafetier ou marchand de charbon). A cause de cet exode, la région se dépeuple très fortement et sur les 26 villages que comptait le canton en 1860, plusieurs ont disparu aujourd'hui faute de nouveaux habitants.

En 1860, la ville de Pierrefort est le siège d'une justice de paix, elle possède un bureau de poste, une brigade de gendarmerie à pied et un bureau d'enregistrement.

Le XX° siècle

Au début du XX° siècle, de nombreux artisans sont présents sur le territoire de Pierrefort (perruquier, bourrelier, couturier, tailleur, couvreur, cordonnier, garde champêtre etc ...)
Deux pensionnats sont ouverts : le pensionnat St-Etienne pour les garçons et le pensionnat Jeanne d'Arc pour les filles.
Les travaux de percement de l'avenue Georges Pompidou (grande rue) et de l'avenue du Pont de la Mare commencés en 1895 se terminent.
En 1925, la fée électricité a envahi tout Pierrefort.

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